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Troquer des trucs
Les premiers contacts entre les Premières Nations du Canada et les Européens menaient, le plus souvent, au troc. Après plusieurs semaines en mer, de quoi les Européens pouvaient-ils bien avoir besoin? Imaginez un bateau où il n'y a pas de réfrigérateur. Il était donc impossible d'apporter de la nourriture qui ne se conserve pas longtemps. La plupart des repas étaient constitués de biscuits de marins. Ce n'était pas très appétissant et en manger à tout les repas n'arrangeait pas la situation. Arrivés au Canada, lorsque des chasseurs se présentaient à leur campement, les Européens étaient ravis de leur échanger des objets de leur pays contre de la viande fraîche. Par contre, ces échanges n'étaient pas tous précédés du protocole habituel, puisqu'ils n'avaient pas lieu au moment des foires.
Au fil des années, les pêcheurs européens prirent l'habitude d'apporter des objets à échanger, en plus de leur matériel de pêche. Les marins se faisaient un peu plus d'argent en vendant les fourrures qu'ils ramenaient d'Amérique du Nord. Cette activité va prendre de plus en plus d'importance, si bien qu'à la fin du 16e siècle, il y avait des navires qui ne se déplaçaient que pour le troc avec les Premières Nations.
Les objets européens attirèrent l'attention des Premières Nations dès les premiers trocs avec les nouveaux arrivants. Certains de ces objets étaient plus perfectionnés que ceux que les Premières Nations fabriquaient, tandis que d'autres n'avaient jamais été vus en Amérique du Nord. Les objets européens, en général, étaient appréciés parce qu'ils facilitaient les tâches quotidiennes des Premières Nations. Avec une hache de métal, par exemple, on peut construire une habitation, un canot, des raquettes, beaucoup plus rapidement.
De leur côté, les Européens recherchaient particulièrement les fourrures d'Amérique du Nord pour deux raisons. La première, c'est que le nord de l'Europe, qui fournissait habituellement les fourrures n'était pas accessible. Quant à la deuxième, les marchands trouvaient les fourrures du Canada beaucoup plus belles que celles d'Europe. En bref, les Européens n'avaient plus accès à leurs fourrures habituelles, mais ils venaient d'en découvrir des meilleures et des plus accessibles!
Tout cela est bien beau, mais il reste une chose à préciser. Dans un échange entre Européens et Premières Nations, la valeur des objets dépend de celui qui troque. Pour un Européen, une hache de métal, c'est banal, mais une fourrure de castor vaut très cher parce qu'elle est rare. Du côté des Premières Nations, c'est la hache de métal qui est très rare et très utile. Pour eux, une peau de castor vaut moins cher qu'une hache. Les Européens, à cette époque, étaient certains de faire une meilleure affaire en échangeant contre des fourrures. Les membres des Premières Nations, eux, disaient qu'il fallait être fou pour accepter d'échanger des objets de métal pour de simples peaux de castor.